
Le 29 août, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Accra pour exiger l’annulation de la dette extérieure écrasante de l’Afrique. L’événement était organisé par l’Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale, dans le cadre de la campagne « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais de réparations ».
🔸 Le message
Les manifestants ont accusé le FMI et la Banque mondiale de “dresser un garrot sur l’Afrique”, réclamant une annulation totale des dettes qui, selon eux, “entravent le véritable développement.”
Selon les organisateurs, l’Afrique a reçu 162 milliards de dollars en prêts, aides et transferts en 2024 — mais a perdu plus de 203 milliards à cause des flux financiers illicites et du rapatriement des profits. Résultat : une perte nette annuelle de 41 milliards de dollars.
« Ils nous prêtent des miettes d’une main et nous volent de l’autre », a lancé un intervenant.
🔸 Reprendre sa souveraineté
Une pétition a été remise au ministre des Finances Cassiel Ato Forson, qui a reconnu les revendications tout en appelant à une utilisation “responsable” des dettes. Une réponse jugée insuffisante par de nombreux manifestants, qui estiment que le système de la dette est, par essence, truqué — un outil de contrôle néocolonial déguisé en discours sur le “développement.”
Cette mobilisation reflète un réveil plus large à travers le continent : l’“aide” des institutions financières occidentales dissimule souvent une logique d’extraction, de dépendance et de subordination permanente.
Il ne s’agit pas de faire défaut. Il s’agit de dignité. D’Accra à Ouagadougou, le message se fait entendre plus fort : l’Afrique ne paiera plus pour sa propre exploitation.